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Mulch et lasagnes

 

Le mulch 

constitue un des piliers de la permaculture, évitant de laisser le sol à nu.

Dans la nature, les sols nus n’existent pas !

En effet, le sol est un énorme réservoir de graines. A la  lumière, elles germent pour prendre leur place et commencer à mettre en œuvre la grande machine naturelle, nommée «succession écologique». 

Chaque plante va construire une situation favorable pour celle qui suit, jusqu’à arriver à un stade stable. 

 Sous nos latitudes, ce stade est la forêt avec un sol forestier, très humifère, couvert d’une importante litière de feuilles, de résidus ligneux (bois) et riche d’une vie intense…

Les permaculteurs vont accélérer la "succession naturelle" pour créer ce sol forestier en installant une importante couche de matière organique qui va être décomposée par la faune du sol et se transformer en nutriments assimilables par les végétaux.

De nombreux matériaux organiques peuvent être utilisés.

 Chacun d’entre eux ayant ses avantages et inconvénients :

  • La paille laisse passer l’air et l’eau et est très efficace pour empêcher le développement des « mauvaises herbes ». Contenant peu d’azote son action est par contre insignifiante en ce qui concerne les apports d’éléments nutritifs pour les plantes.
  • Le foin  ou divers végétaux issus du nettoyage du jardin sont des matériaux laissant passer eau et air et sont de plus riches en éléments nutritifs. Il peuvent par contre  contenir des graines d’adventices qui peuvent par la suite germer et envahir le jardin.
  • Les tontes de gazon riches en azote constituent une bonne nourriture pour le sol. Toutefois en couche épaisse, l’air et l’eau y circule mal (ce qui peut entraîner l’asphyxie du sol). 
  • Le fumier améliore à long terme la structure du sol et joue un rôle d'engrais. Il est important de ne pas utiliser le fumier trop jeune car il peut contenir des germes pathogènes. De plus, sa décomposition nécessite une quantité d'azote importante qui peut ensuite se trouver en quantité insuffisante pour assurer le développement des plantes (faim d'azote).
  •  Le broyat de bois est riche en carbone. Le bois est composé  de cellulose, souple,   facile à décomposer et  de  lignine donnant  au bois sa solidité,  que seuls les champignons  basidiomycètes du sol, sont capables de décomposer. 
  •  Le BRF (Bois Raméal Fragmenté).  Ces copeaux de bois proviennent uniquement de jeunes rameaux encore vivants. En plus de la lignine, les jeunes rameaux regorgent d’acides aminées, de protéines, de minéraux et de cellulose.
  •  Les feuilles mortes représentent aussi un apport  carboné. 
Les apports en matière carbonée favorisent le développement de champignons mycorhiziens et l’apparition d’associations symbiotiques favorables entre eux let les racines des plantes cultivées. 
Les champignons fournissent par exemple de l’eau et des nutriments minéraux manquant à la plante et la plante fournit des sucres fabriqués par photosynthèse aux champignons.
Les avantages des mulchs organiques
  • ils limitent la pousse des adventices qui pourraient concurrencer les plantations 
  • améliorent et  enrichissent le sol
  • préservent son humidité et diminuent les besoins en arrosage
  • préservent également le sol de l’érosion et d’une compaction provoquée par la pluie.

Toutefois, les mulchs peuvent présenter certains inconvénients

  • comme favoriser la présence de limaces ou de rongeurs.
  •  provoquer une « faim d'azote ». Pour décomposer un apport récent de matière organique riche en carbone et pauvre en azote, les micro-organismes (champignons et bactéries) mobilisent temporairement l'azote du sol aux dépens des plantes en place. Lorsque toutes les matières organiques sont bien décomposées et transformées en humus, les micro-organismes meurent en restituant l'azote qu'ils ont utilisé.

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Les  lasagnes

Une lasagne est constituée d’empilement en alternance, 

  • de couches de matières organiques vertes (humides, à tendance plutôt azotée) : tontes de gazon, déchets végétaux verts
  • et brunes (sèches, à tendance plutôt carbonée) : paille,  foin,  feuilles mortes,  B.R.F.   broyat. 
C’est de cet empilement de couches en alternance que vient son appellation.

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