Le compostage

 

Pour faire un bon compost, il faut respecter quelques règles de base :

  • Placez le composteur directement sur la terre. Ceci va permettre aux organismes vivants, les vers de terre en particulier, d’intégrer le compost rapidement et d’assurer une décomposition plus rapide.
  • Utilisez 2 composteurs en alternance,
    • Le premier qui est en cours d'alimentation, contient les déchets frais,
    • Le deuxième contient le compost en décomposition avancée ou prêt à être utilisé. . 
    • Lorsque le premier est bien rempli, il faut  arrêter de mettre des déchets dedans, sinon il ne sera jamais prêt. Comptez  à peu près  6 mois pour qu’il se fasse, période durant laquelle  le deuxième composteur est alimenté.
  • Surveillez l’humidité.
    •  Si le compost est trop humide ou trop sec, la dégradation ne sera pas optimale. 
    • Prenez en une poignée et pressez-la dans votre main. 
    • Si vous n’arrivez pas à faire une boule et que le compost s’effrite, il est trop sec – arrosez-le. 
    • Si de l’eau coule en un filet, il est trop mouillé – rajoutez des feuilles sèches, de la tonte de gazon sèche ou du broyat sec et puis remuez.
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Alimentation du composteur : 

Ce qui peut être utilisé :
Plus c’est petit, mieux c’est !
  • Épluchures et déchets de fruits et légumes. ... y compris les agrumes. Enlever les étiquettes qui restent parfois sur les fruits ou légumes car elles peuvent contenir des encres toxique
  • Les noyaux de fruits
  • Les coquilles d’œufs écrasées en petits morceaux
  •  Marc de café avec le filtre en papier. Sachets et feuilles de thé. ... 
  • Les vers de terre sont particulièrement friands du marc de café, car il les aide à digérer la matière organique contenue dans le tas de compost. Très sensibles à la caféine, les lombrics sont également plus actifs dans leur travail de transformation des végétaux en compost.
  • Fleurs fanées.
  •  Végétaux frais (feuilles, plantes de jardin, etc.).
  •  Les jeunes mauvaises herbes arrachées alors qu'elles n'ont pas encore fleuri et produit de graines. 
  • Cendres de cheminée ….. , mais pas trop. 
La cendre neutralise l'acidité d'un compost. Compter 3 kg au m3, 300 g pour 100 litres ou encore une poignée ou un verre pour 10 litres.
Au-dessus de cette dose la cendre devient nuisible.

Ne pas déposer 
  • Les sacs compostables ou bio-dégradables (dédiés à un compostage industriel)

  • Les herbes indésirables.  Les racines de liseron,  lchiendent, la potentille sont capables de résister à des conditions difficiles et ne doivent pas être ajoutées au tas de compost.
  • Certains restes alimentaires : viande, poisson, coquilles de crustacés, croutes de fromages, huiles et graisse, restes de plats cuisinés 
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Équilibre carbone – azote pour un bon compost
L’équilibre entre ces deux éléments joue un rôle clé pour obtenir un bon compost. 
  • Éléments riches en azote : 
    • Ce sont les matières vertes, fraîches, jeunes et tendres.
    • Les déchets de cuisine mentionnés plus haut et les tontes de pelouse en font partie. 
    • La décomposition de ces éléments est rapide mais donne très peu de matière organique, peu de structure à la terre, peu d’humus. Par contre, cela donne un amendement très nutritif et très fertilisant.

  • Éléments riches en carbone :
    •  Ils sont secs, fermes, marron, durs, vieux 
    • Ce sont par exemple les feuilles de chêne ou de platane, la paille, la sciure de bois, les petites branches, le broyat végétal.
    • Ils se dégradent très lentement, mais créent beaucoup plus d’humus, de structure, et les champignons bénéfiques pour la terre les ’apprécient

 En principe, il faut que la quantité de carbone soit 20 à 30 fois plus importante que la quantité d’azote. Cela ne veut pas dire qu’il faut 20 à 30 fois plus de matières carbonées que de matières azotées car les épluchures par exemple contiennent elles aussi du carbone.

En pratique, il est  conseillé de mélanger deux parties de déchets azotés pour une partie de déchets carbonés

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Lorsque le compost est prêt …   Comment l'utiliser ?

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Ci dessous un extrait du livre "Quand les vers de terre remplacent la bêche !"  écrit par Gilles Domenech, chez Larousse.

L'activité des plantes enrichit le sol : l'action mécanique des racines et l'ensemble de la vie qui se crée entre les racines, les champignons et les bactéries qui vivent en symbiose enrichissent le sol.

Quand nous voyons des adventices, nous pouvons voir des concurrentes de nos plantes potagères, mais nous pouvons aussi voir des plantes adaptées au terrain et dont l'activité enrichit le terrain. En hiver notamment, elles captent l'énergie solaire et enrichissent le sol. 

De fait, il convient le plus possible de garder un sol couvert, et de détruire  le plus possible sur place les adventices de manière à ce que racines et parties aériennes soient réutilisées par les plantes potagères. Il convient donc de les hacher et de les enfouir superficiellement ou de les laisser en surface.  

Ce n'est pas toujours possible : les racines de potentille, de liseron ou de chiendent sont à extraire du sol sinon elles repoussent. Certaines touffes de graminées repoussent  aussi...

Néanmoins, dès que possible, privilégions la destruction sur place des adventices et des engrais verts. 

L'outil le  mieux adapté est la bêche maniée verticalement ou la grelinette.

Il est aussi souhaitable de faire des apports complémentaires tant que la terre n'est pas assez riche. 

Deux techniques sont possibles 

    - Composter des matières organiques (fumier, tonte, bois broyé, déchets de cuisine..), dans un composteur et apporter ensuite  le compost mûr sur les plates-bandes 

Cette transformation dans un composteur  se fait avec deux inconvénients : les composés les plus faciles à consommer pour la vie du sol sont détruits et une grande partie du carbone est libérée. 

Cette technique est indispensable pour disposer de compost pour enrichir les trous lors des plantations, et  pour compléter le lit de semence des graines fragiles (carottes) mais ce n'est pas la meilleure méthode  pour amender le sol :  le compostage de surface est beaucoup plus efficace.

Le compostage de surface consiste à entreposer les matières organiques fraîches directement et  régulièrement, en surface sur les plates bandes ou au pied des arbres, en couches fines et variées, en respectant l'équilibre carbone azote. Il devrait toujours y avoir entre 3 et 10 centimètres de mulch (nom donné à la couche de matière organique) sur le sol à l'instar de de que nous voyons en forêt. 

La faune (vers de terre, collemboles..),  les champignons et les bactéries intégreront ces matières dans le sol et les rendront disponibles pour les racines des plantes. Les vers de terre notamment mélangeront l'argile extraite en profondeur et les matières organiques trouvées sur le sol  pour les rejeter sous forme de turricules, extrêmement fertiles. La couche fertile du sol est constituée pour une bonne partie de l'accumulation de ces turricules. 


Cette transformation se fait sans les deux inconvénients du compostage (destruction des composés les plus faciles à assimiler par les plantes, émission de carbone, gaz à effet de serre). 

Le "compostage de surface " est donc clairement à privilégier.  Le maintien d'une couche de matière organique présente en outre de nombreux avantages : elle évite la mort de la micro faune provoquée par les rayons du soleil et  la destruction de la structure du sol par la pluie (on parle de la battance). Elle limite la croissance de certaines  adventices. 

Elle doit être la règle  pour nos sols sauf exceptions :

Pendant leur  levée, certains semis fragiles (carottes, radis .. supposent un sol nu qui ne sera recouvert que lorsque les plants seront nettement visibles. C'est d'ailleurs pour que cela que si possible, nous semons en godets pour pouvoir planter en écartant la couche de mulch juste à l'endroit où nous installons la plante. 

Cette pratique est parfois jugée peu esthétique, s'agissant des déchets de cuisine. Pour pallier cet inconvénient, ces déchets de  cuisine peuvent être, après avoir été déposés, recouverts de feuilles ou de paille. 

En excès, ce "compostage" de surface attire les limaces, il faudra donc être vigilant sur les quantités. Les campagnols (1) aiment aussi y nicher. Il faudra être attentif, les repousser si besoin  par différentes techniques, attirer leurs prédateurs ou éventuellement réguler par piégeage leur population. 

(1) ils adorent manger les racines des arbres fruitiers (ce qui les tue) ce qui nous les rend peu sympathiques. 


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